accueil

zoom
regles
liens
clube
mail
mode d'emploi
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz#

 

8 votes


8,00 1 vote

7,00 4 votes

 

 

 

 

 

 

 


La petite cathédrale en bois au centre du plateau avait fait son office d'hypnose "achete-moi-achete-moi-achete-moi..."

Pour l'anecdote, dès septembre, je trouvais par inadvertance ce jeu déjà disponible à la vente sur un site allemand. J'ai eu beau chercher sur le reste de la toile : ce site était bel et bien le seul à proposer ce jeu. Par quel miracle, je n'en sais rien mais ma carte bleue avait alors cédé aux sirènes de l'avant-première : je me voyais déjà disséquer le jeu bien avant sa présentation à Essen. Et en faire l'écho ici.

C'était sans compter sur un colis qui allait s'égarer… et surtout un site de vente qui avait quelque peu anticipé la sortie du jeu ! Cruelle désillusion.

Échaudé ou superstitieux, j'ai enlevé de ma liste d'Essen ce jeu, reportant son achat pour la fin de l'année. Je m'en suis un peu mordu les doigts tant les échos pendant et après le salon furent élogieux. J'ai donc pris mon mal en patience et c'est en cette mi décembre que j'ai enfin pu découvrir Die Saülen der Erde

Première déception : la jolie cathédrale qui m'avait tant fait fantasmer se révèle être un simple compte tours : même dans Krieg und Frieden, la construction de la cathédrale est plus excitante. Le fait de n'avoir pas vraiment à combiner de ressources (sauf en fin de partie) me désarçonne un peu. La récupération de bois, de pierre ou de sable me semble une simple formalité et tout au long de la partie, je n'ai pas vu de situation de blocage réel. Du coup, cette phase m'a quelque peu ennuyé mais cela doit être plus tendu à 4 joueurs.

La phase d'actions fut pour moi beaucoup plus convaincante car il faut bien l'avouer, le mécanisme lié à la rosace m'a totalement séduit. Rieneck et Stadler ont réussi l'exploit de compenser un système aléatoire par une "taxation dégressive" qui vous fera réfléchir à 2 fois si le hasard vous propose de jouer avant les autres. De ce fait, il y a un curieux sentiment lors du tirage au sort des maîtres d'oeuvre, tiraillé entre l'envie de jouer avant tout le monde et l'angoisse de devoir "casquer".

Par contre, le choix des "actions", ne m'a guère enthousiasmé, sans doute parce que l'intérêt des unes et des autres m'a semblé inégal. J'ai d'ailleurs joué avec une panoplie réduite, renonçant au château après une première visite, ignorant le marché, l'abbaye, la cathédrale... Nul doute que lors d'une prochaine partie, je serai amené à les utiliser mais je n'en ai pas ressenti le besoin ici.

L'ensemble m'a paru bien linéaire, l'interaction dans un mauvais jour et moi qui attendait tant de Rieneck (après mon coup de coeur pour "le tour du monde en 80 jours), je suis resté sur ma faim. Si l'ensemble tourne bien, est plutôt rapide, je ne savais trop quoi penser, entre la rosace diabolique et le reste, un peu trop mou du genou. Sans excitation particulière, j'attends ma seconde partie pour vérifier si tout ceci n'était qu'affaire de circonstances... et d'humeur.

A reculons. C'est ainsi que j'ai lancé cette seconde partie. Oliv avait expliqué la règle pour ma première partie et en son absence, je prends le relais. Une petite relecture en diagonale, histoire de me remettre dans le bain, et je trouve ces "Piliers de la terre" assez facile à expliquer. S'il me parait inutile d'exposer en détail toutes les cartes, un tour d'horizon du système évolutif des artisans me parait incontournable, en montrant par exemple ceux des 3 derniers tours et l'implication du métal.

Je retrouve les (mauvaises) sensations d'un plateau présentant une multitude d'actions à l'intérêt inégal, et le désagrément que le nerf de la guerre se joue à Kingsbridge et à Shiring (obtention d'artisans et de privilèges). Je boude une nouvelle fois le château (+2 ouvriers), l'abbaye (même si un événement "corsé" me fera réfléchir à 2 fois avant d'être aussi insouciant lors de ma future partie) et je délaisse même le Prieuré, sur lequel j'avais jeté mon dévolu la première fois. A 2 joueurs, le repli contraint vers des lieux moins attractifs est plus rare.

le marché m'avait laissé dubitatif la première fois. Je m'y suis risqué - 1 fois - pour remonter mes finances. C'est la seule visite qu'il recevra de toute la partie ! Pourtant, en combo avec certaines cartes qui permettent d'acheter des points, le marché m'a semblé finalement plus intéressant mais aucun de nous 2 a adopté cette stratégie. De même, acheter au marché des ressources pour un rendement maximum de ses artisans me semble intéressant qu'en toute fin de partie (autant aller au Prieuré avant). Ce que nous n'avons pas fait, laissant décidément ce marché totalement vide et triste. J'attends vraiment ma première partie à 4 joueurs pour vérifier s'il rentre dans la danse des stratégies.

La rosace est un peu moins intéressante à 2 mais reste mon mécanisme préféré.

Moins sévère mais toujours loin de tout enthousiasme, me voilà dans de meilleures dispositions. Surtout, le petit interrupteur au fond de moi s'est enclenché, avec quelques interrogations tactiques qui me donnent envie d'y retourner, en particulier pour dépuceler ce marché qui m'intrigue plus que jamais.

Au départ, il était question d'enchainer notre première partie de Walhalla avec la découverte de Ur : 2 nouveautés qui se désespéraient au fond de mon placard. Si le premier contrat fut aisément rempli, le départ vers la Mésopotamie fut soudainement interrompu par une petite voix : "sinon, il y a Die Säulen der Erde…"

Ce coup bas de Nono m'arrangeait. Car sans oser le proposer, je crevais d'envie de retourner dans l'univers de Ken Follet. Ur devra donc attendre encore un peu.

J'étais en effet impatient de faire tourner à 4 joueurs Die Säulen der Erde. Et il faut bien avouer que le jeu propose dans cette configuration une autre perspective.

Commençons par le point faible : la rosace. Désormais, c'est 12 bâtisseurs qui sont tirés au sort du sac et les probabilités deviennent capricieuses. Il n'y a d'interêt à être tiré dans les 3 premiers que si vous pouvez/voulez payer la taxe : si vous passez, il restera bien peu de lieux intéressants sur le plateau lorsque reviendra votre tour. Il est également possible de voir 5, 6, 7 (…voire 9) bâtisseurs adverses pointer le bout de leur nez avant les vôtres: Jean-Marc en a fait ce soir là la douloureuse expérience durant 2 des 6 tours.

Par contre, la bonne nouvelle, c'est le marché qui prend enfin des couleurs. Je serais même tenté de dire qu'il n'a pas désempli. J'ai amorcé le mouvement dès le 1er tour et à ma surprise, je l'ai utilisé dans les 2 sens : vente de pierre (+ lucrative) pour acheter du sable (moins cher) et ainsi marquer des points supplémentaires à l'aide de mes maçons.

A noter qu' à 4 joueurs, si personne ne change l'ordre du tour (ce qui a été notre cas), les 2 premiers joueurs vont jouer deux fois en premier (hasard ou coïncidence, les 2 premiers dans le tour furent premiers à l'arrivée. Même si ce n'est pas systématique (voire difficile), le premier joueur a la possibilité d acquérir lors de la première phase 3 cartes contre 2 pour ses adversaires (il y a 9 cartes de dispo à chaque tour, faites le calcul).

La partie fut extrêmement serrée jusqu'au bout et ma victoire n'est due qu'à ma bonne étoile : mal servi par la rosace, je suis dernier à placer mon contremaître et presque par dépit, je le pose à côté de la dernière carte événement, pour éventuellement me protéger de son effet. Et cela tombe à pic : mes partenaires subissent - 2 points de victoire. Et je gagne avec un seul petit point d'avance : on se dit que cela tient à pas grand chose. Et si Nono, brillant second après une formidable remontée au 5e tour (grâce à une légion de tailleurs de pierre !), avait pu s'emparer d'un artisan qui travaille le métal (cela s'est joué sur la rosace), il avait partie gagnée. Pour ceux qui auraient encore des doutes sur l'implication du hasard dans ce jeu.

J'ai plutôt boudé Shiring et surtout Cambridge, j'ai eu du mal à m'approcher du Prieuré (d'pù sans doute mon intérêt pour le marché), je suis retourné 1 fois au château prendre 2 ouvriers supplémentaires… qui ne m'ont servi à rien à part récupérer 2 pièces à la manufacture. Vraiment, je n'aime définitivement pas le château.

A chacune de mes parties, j'augmente ma note de 1 point. Malgré tout, je crois avoir atteint un plafond... au moins pour quelques parties.

Reste que ce jeu est très différent selon ses configurations, 3 joueurs donnant le meilleur équilibre.

 

 

La célèbre cathédrale... purement décorative même si elle sert de compte tours. En fait, beaucoup d'éléments du jeu servent naturellement de compte-tours (les cartes événements, les cartes artisans, etc..). Mais bon, cela sert bien le thème.

2 des 4 nouveaux artisans qui apparaissent à chaque tour peuvent
être engagés à Shiring

La fameuse rosace qui introduit une part de hasard que les plus stratèges pourront contester

A Kingsbridge, on peut partir à la pêche aux privilèges... parfois permanents.

La forêt pour s'approvisionner en bois. En arrière plan, le prieuré qui permet de gagner 1 ou 2 points de victoire en plus du travail de ses artisans

Une vue d'ensemble d'une partie du plateau. On peut distinguer la carrière, la sablière, la cour du roi (en bas à gauche) qui permet de ne pas payer les taxes et de récupérer du métal. Tout en haut, le château pour engager des ouvriers supplémentaires.

 

PLACEMENT
GESTION