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notation sur 10

 

 

 


AUTO-MUTILATION EDITORIALE

Lorsque "Al le nettoyeur" débarque dans l'une de nos critiques, Angel et Damon - les mascottes habituelles - se carapatent vite fait car elles savent que ça va tirer à vue. Car si la qualité ludique de Dino Booom n'est pas mise en cause, le travail de Goldsieber, la maison d'édition, laisse pantois.

Que nous étions pourtant fiers à l'annonce de cette parution. Car 2 frenchy qui séduisent un éditeur Allemand, c'est Hollywood qui engage "Depardiou" dans Terminator 4. En découvrant la copie bâclée de nos amis d'outre-rhin, on se demande bien quel responsable a pu confier la réalisation de ce jeu à son stagiaire.

Si l'amusante et appétissante illustration de la boite donne envie de soulever le couvercle, on reste interloqué par le rangement intérieur : 3 petits compartiments étriqués dans lesquels vous devrez jongler pour faire tenir tous les éléments de jeu. Comment peut-on sous-exploiter ainsi l'espace intérieur ? Est-ce que de votre côté vous vivez 24h sur 24 dans votre cuisine, abandonnant salon et chambre à la poussière ? Non ? Nous sommes donc d'accord !

Vous finirez par enlever ce rangement interne totalement inepte pour laisser respirer le matériel de jeu. Matériel qui vous fera sans doute grincer des dents : les flèches, d'une extrême fragilité, semblent destinées à faire plutôt office de paille pour siffler votre coca. De surcroît, elles sont coupantes (comme le jeu est un peu violent, prévoyez des pansements) et les ventouses manquent cruellement de souplesse : souvent victimes de "mauvais plis", leur adhérence en est souvent contrariée. Du coup, si planter avec rage vos flèches sur les différentes proies vous amusera, renoncez à ramener votre trophée au campement : la tuile risque de se détacher de votre ventouse et retombera sur la table. Et ceci vous amusera moins. A ce sujet, on pourra également s'interroger sur la qualité du surfaçage des tuiles.

Et le jeu dans tout ça, il survit ? Heureusement, oui ! L'accessoire de chasse, aussi perfectible soit-il, c'est l'accroche ludique qui intrigue, titille, séduit et surtout amuse. Si vous aimez les jeux de réflexe un peu délirant façon jungle speed. vous allez être à la fête. Les os sacrés - s'ils en agaceront certains - sont une bonne idée et donnent vraiment de la folie au jeu lorsqu'ils sont lancés avec furie : certes, ils peuvent parfois tomber par terre, recouvrir quelques tuiles du territoire de chasse et empêcher ainsi vos flèches de faire mouche mais on retiendra l'essentiel : ils mettent la pagaille et c'est tant mieux !

Le plus lent des chasseurs ne pouvant garder sa proie, le chef de tribu devra intervenir pour régler les litiges, parfois avec injustice. Il est seul juge... mais la règle ne précise pas jusqu'à quel point sa décision peut être arbitraire. Dès qu'un chasseur a réuni tous les dinos du menu demandé, il doit crier "Oooga". Sans doute l'un des meilleurs défouloirs de l'année et nul doute que vous ponctuerez pendant plusieurs jours votre conversation de ce cri primal. Après quelques parties, un chef de tribu comprendra qu'il convient parfois de jeter très vite les os sacrés après la révélation d'un nouveau menu : cela vous permettra peut-être de récupérer une nouvelle proie avant qu'un nouvel "Oooga" retentisse.

Car Il n'est pas rare que 2 ou 3 menus soient gagnés à la suite, sans que les joueurs retournent chasser. C'est peut-être là où le jeu à une petite faiblesse, dans ce temps de latence répété : chaque menu révélé plonge les joueurs dans un round d'observation qui fait perdre un peu de la folie du jeu. L'excitation est bien dans l'exercice de la chasse avec ses flèches, moins dans ces phases d'observations pures. Certes, cela peut vous permettre d'analyser l'état des munitions adverses afin de contrer certains membres de la tribu en faisant main basse sur une proie qu'ils convoitaient. De notre côté, on adopte parfois la variante "panne de frigo" : dès qu'un joueur remporte un menu, tous les autres chasseurs doivent se défausser d'une tuile.

Quoiqu'il en soit, ne vous laissez pas distraire par les notes parfois un peu sévères ci-contre et donnez une chance à Dino Booom. Le jeu étant positionné à un prix attractif, n'hésitez pas à franchir le pas et prévoyez juste d'acheter un kit supplémentaire de fléchettes dans le premier bazar venu. De notre côté, on croise les doigts pour que Pierre-Nicolas Lapointe et Dominique Ehrhard trouvent un jour un éditeur français qui corrige le tir et offre aux joueurs un jeu un peu mieux léché. On pourra alors s'exclamer Oooga Oooga Hop !

OBSERVATION
RAPIDITE
CONTRATS