Des règles simples... mais quel casse-tête ! Les premiers choix tactiques sont en effet difficiles lors de la première partie : quels bâtiments construire et à quel endroit ? Comment utiliser au mieux nos trop rares ouvriers? Quel est le meilleur moment pour vendre ? Les questions sont nombreuses et on peut trouver cela jubilatoire - ce fut mon cas - ou déstabilisant.
Une chose est certaine : Arkadia nous a ceinturés dès le premier tour de jeu et si Yaëlle décida de jouer sa partition au feeling (elle va d'ailleurs s'en sortir honorablement, 1 point derrière le second) ), les garçons étaient sur les braises en permanence pour trouver les clés des multiples optimisations.
Le manque de main d'oeuvre pour encercler un bâtiment (et donc finaliser sa construction afin de gagner du prestige) est très stimulant Avec 11 ouvriers pour toute la partie (l'aide des ouvriers neutres, c'est une autre histoire), il s'agit de miser juste car 1 ouvrier peut vous rapporter de 1 à 4 sceaux selon sa position sur le plateau.
Utiliser les autres bâtiments pour encercler - comme le ferait des ouvriers - devient vite nécessaire et là aussi il s'agit de faire preuve d'astuce. La gestion des bords du plateau ne doit pas non plus être oubliée et du coup les paramètres sont nombreux pour essayer de faire le meilleur coup. Pour un jeu qui propose un choix de 2 actions seulement par tour, c'est plutôt remarquable.
On pourra taxer Arkadia de jeu d'opportunistes, puisqu'il n'est pas rare de construire un bâtiment... que vos adversaires vont s'empresser d'encercler. Là aussi il s'agit de jouer juste pour ne pas faire de trop beau cadeau.
L'établissement des cours de revente des sceaux - déterminé par les couleurs apparentes dans le château - est là aussi très réussi et il convient de sentir les alliances tactiques possibles afin d'avoir la main mise sur la fluctuation des prix... car seul, vous aurez bien du mal. Mica pourrait vous en parler.
Même si je pense avoir réalisé lors de cette première partie les bons choix et les ventes au bon moment, j'ai eu malgré tout le sentiment d'avoir sous exploité le jeu..." et je suis sur qu'il y avait moyen de mieux placer mes ouvriers, de mieux utiliser mes bâtiments, etc... Cela me laisse espérer des prochaines parties intéressantes.
J'ai hésité à mettre la note maximum mais sans doute pour avoir été très enthousiaste ces derniers temps (Yspahan, Leonardo...), je n'ai osé pour cette "première" qu'un 9/10 de prudence. Mais si ses bonnes prédispositions stratégiques se confirment, ce sera pour moi le meilleur Ravensburger depuis Tikal/Java. Et cela confirme tout le bien que je pensais de Rüdiger Dorn.
L'avantage d'avoir une partie à mon actif s'est fait sentir face à Nono qui découvrait le jeu.
Dès le premier tour, j'ai ainsi sacrifié un étendard pour récupérer en échange 2 ouvriers, histoire d'avoir un peu de marge. Très vite placés sur le plateau, j'ai construit autour d'eux mes bâtiments (alors que nous avions plutôt fait l'inverse la première fois) pendant que Nono cherchait surtout à achever les chantiers en les encerclant avec d'autres bâtiments. Il a visiblement cherché à gagner quelques sceaux sans épuiser sa réserve d'ouvriers.
Mais voilà, lorsqu'on a l'expérience d'une première partie, on sait qu'un ouvrier bien placé peut rapporter 3 ou 4 sceaux et en ayant placé 4 ouvriers de moins que moi sur l'ensemble de la partie, le décompte final a été impitoyable pour Nono.
Mais cette seconde partie, déséquilibrée si on avait pris en compte uniquement le score, m'a malgré tout passionné. Comme la première fois ! Si je pense avoir bien mieux géré mes ouvriers, j'ai toujours le sentiment de pouvoir faire mieux, en particulier lors de la pose des bâtiments, pour "isoler" les ouvriers adverses, entendez-par là pour ne pas leur donner la possibilité d'être trop productifs. Rien qu'à l'idée de pousser cette porte tactique, j'ai très envie de rejouer.
Cette nouvelle partie m'a en tout cas fait repenser à Australia, sorti chez le même éditeur et dans la même gamme. Le jeu m'avait laissé plutôt froid à l'époque même si j'avais trouvé le mécanisme astucieux. En y réfléchissant un peu, je retrouve l'ingéniosité d'Australia avec l'idée d'encerclements et de points clés permettant de participer à plusieurs décomptes Mais Arkadia, c'est beaucoup de valeur ajoutée, en particulier la fluctuation des prix dictée par le château et la qualité du matériel qui a même interpellé ma chère maman qui passait par là !
Bien que je ne salive généralement pas particulièrement à l'idée de faire un jeu de placement, je ne peux que m'incliner devant Arkadia qui me semble constituer un candidat très très très sérieux pour le Spiel 07. Mais la route est encore longue... et Nuremberg arrive !
© Clube - janvier 2007
Quelques bâtiments et le type de sceau à gagner dès qu'ils sont achevés. Dès que toutes les cases adjacentes à un un bâtiment sont occupées (ouvrier, batiment, bord du plateau), celui-ci est totalement construit et on procède à un décompte et à la distribution des sceaux
Un bâtiment, pour qu'il puisse être posé sur le plateau, doit être adjacent à un ouvrier ou à un bâtilent (y compris le château)
Il existe 4 couleurs de sceaux, dont le prix de revente est déterminé par le chateau. On a le droit d'ajouter une structure au nchâteau (et donc d'influer sur les prix) chaque fois qu'on achève (encercle!) un bâtiment.
4 étendrads et pour chacun d'eux, on récupère 2 ouvriers et on peut vendre autant de sceaux que souhaité. Reste à déterminer les bons moments pour la revente, parfois dictés par la nécessité de récupérer des ouvriers