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GRENADE DÉGOUPILLÉE

Après le sympathique "Métro", Dirk Henn nous revient en forme, toujours chez Queen games, avec un jeu fort réussi : Alhambra. Une boite compacte fort attrayante et qui ne déçoit en rien dès son ouverture, car le matériel est de qualité et donne très vite envie de jouer avec ces jolies tuiles aux bâtiments arabisants.

Cette fois-ci, vous êtes architecte à Grenade, au sein du large bastion musulman niché au sud des terres d'une Espagne qui attendra le 15e siècle pour choisir définitivement le camp chrétien. Vous êtes convié à participer à la construction d'un palais mythique : l'Alhambra. Mais cette entreprise est très cosmopolite et la main d'oeuvre, venue des 2 côtés de la Méditerranée, risque de vous compliquer la tâche.

La première bonne idée de ce jeu de construction, c'est la gestion d'une main d'oeuvre méfiante qui refuse d'être payée autrement qu'avec la monnaie de son pays natal. Dire que nous passons bientôt à une Europe à 25 et qu'on nous oblige ici à jongler avec 4 monnaies différentes : Dirham, Dinar, Ducat et Couronne ! Un comble...

Mais voilà, point de salut sans une bonne gestion de vos finances. A chaque tour vous aurez le choix entre renflouer vos caisses ou construire. Pour garnir votre portefeuille, vous pouvez choisir parmi 4 cartes "monnaie". Tirée au sort, cette offre peut faire l'impasse sur une monnaie qui vous manque cruellement. Et comme chaque carte affiche une valeur de 1 à 9, vous allez également au devant de quelques déconvenues si les montants disponibles ne suffisent pas à assouvir votre vision mégalo du palais, car vous ne pouvez prendre par tour qu'une seule carte (plusieurs si leur somme n'excède pas 5).

Justement, parlons un peu bâtiment. Lâchez votre compte en banque et revenez à vos moutons, c'est à dire ce gigantesque projet architectural qui vous couvrira d'or et fera votre renommée à travers le monde. Ça vous fait rêver, hein? C'est donc d'un pas léger et guilleret que vous accédez au chantier général où 4 bâtiments vous sont proposés à la construction. Dans le jeu, il en existe 7 types : jardin, pavillon, tour ou par exemple sérail, dont la faible valeur accordée à sa construction laisse présager de la considération qui était accordée aux futures "hôtesses" de ce curieux "musée". Histoire de calmer votre enthousiasme, rappelez vous que les équipes de construction liées à chaque projet viennent de contrées fort différentes... et si vous ne montrez pas la couleur de l'argent - de leur argent - vous pouvez vous en retourner astiquer les fauves de la célèbre fontaine aux lions.

Petite subtilité non négligeable : payer le prix exact d'une construction vous permet de jouer une nouvelle fois. Autant le dire : la clé de votre réussite est bien dans ces double coups, signe de votre efficacité à manager tout ce petit monde et à gérer parfaitement vos finances. Il vous faudra donc habilement constituer votre main pour tenter de répondre aux différents prix demandés, et ne pas hésiter à prendre des cartes affichant des petites sommes afin de faire l'appoint.

Vous pouvez également choisir, plutôt que de vous renflouer ou de construire, de transformer votre cité. Plus d'une vingtaine de rois vont se succéder dans ce palais, faisant souvent peu de cas de ce qui a été construit par leurs prédécesseurs. Alors un petit coup de bulldozer ne devrait pas choquer. Bon, le problème, c'est que pour le bull, faudra attendre quelques siècles. A ces fins parfois destructives, vous disposez cependant d'une zone de réserve dans laquelle vous pouvez entreposer une tuile bâtiment achetée que vous ne voulez/pouvez pas accoler à votre édifice. Cette zone de transit vous permettra plus tard d'intervenir sur votre projet de différentes manières, en faisant par exemple un échange avec 1 bâtiment déjà construit.

Car développer votre projet n'est pas toujours aisé. Il y a quelques règles de construction qu'il vous faudra respecter : des contraintes très simples, certes, mais des contraintes malgré tout ! La principale concerne la fortification (chaque tuile bâtiment comporte de 0 à 3 murs d'enceinte) qui doit protéger le palais. A vous donc de construire un mur aussi long que possible : vous en serez chaleureusement remercié. Et votre score quelque peu bonifié.

Bon, c'est bien gentil tout ça : on mouille sa chemise d'architecte sous le soleil impitoyable Andalou... mais les lauriers, c'est pour bientôt ? En fait, vous marquerez des points à trois reprises, selon un système de décompte basé sur le nombre de vos constructions pour chaque type de bâtiment. Le ou les meilleurs architectes (cela dépend du décompte) sont récompensés.

En début de partie, on commencera par construire un peu au petit bonheur la chance, en fonction de ses finances. Et puis au fur et à mesure, certains bâtiments ne trouveront plus grâce dans votre agencement. Et vous finirez dans la parano la plus totale, en surveillant de près les constructions adverses,....

Alhambra est un jeu attachant, simple, plutôt rapide.. et auquel on a vite envie de rejouer. Son triomphe aux brunchs du Clube en dit long sur sa bonne étoile et il n'est pas sans rappeler l'esprit rassembleur de Carcassonne. Souhaitons lui le même destin*. Il le mérite certainement. Un coup de coeur sincère.

* Effectivement, Alhambra a reçu depuis le Spiel des Jahres 2003.


DROIT DANS LE MUR

C'était si difficile de différencier le Dirham et le Ducat par des couleurs plus distinctes ? Quel dommage de gâcher la fête par un petit détail qui vous oblige à réfléchir à chaque fois avant de payer avec ces 2 monnaies. Remarquez, j'en connais qui veulent faire passer des Dinars (bleus) pour des Couronnes (jaunes) ... • Certes, certes, Alhambra permet de jouer à 6... mais le jeu devient alors plus aléatoire dans sa maîtrise tactique. Choisir à bon escient durant la phase "Argent" tient alors du miracle, tant l'offre du chantier risque de changer jusqu'à votre prochain tour • Ouais, ça reste quand même la troisième version d'un jeu précédemment créé par Dirk Henn • Bon, comment il fait le zazou à ma droite pour avoir toujours le compte juste ? Au bout du compte, il aura joué 2 fois plus que moi ! • Évidemment, y'a aucune bonne âme autour de cette table qui a pensé à me prévenir que les tuiles avec 3 murs étaient très rares ? • La piste de score en serpent perturbe et il n'est pas rare de faire reculer un marqueur plutôt que de l'avancer.

CONSTRUCTION
CONNECTIONS TUILES
MAJORITÉS