le Clube
A LA DECOUVERTE DE MEDINA
Peut-on
faire une bonne critique après une seule partie ? Le problème
ici n'est pas d'avoir un bon jugement sur Medina mais juste de relater comment
nous avons été déstabilisé par LA première
partie, par laquelle vous passerez forcément tous.
En fait, il y a toujours un moment de frustration quand on découvre
un jeu car il est difficile d'avoir une vue d'ensemble, de maîtriser
toutes ses ficelles et nous sommes nombreux à nous exclamer à
la fin d'une première partie : "si j'avais su, j'aurais joué
différemment...". Dans medina, notre égarement a été
à la hauteur de notre envie de bâtir cette cité : nous
posions des pièces suivant les règles... mais dans le flou le
plus total. Le concept fort de Medina n'y est pas étranger : construire
en commun des palais... tout en sachant qu'un seul d'entre nous en bénéficiera
est quelque peu déstabilisant. Au début, on se regardait tous
en chiens de faïence : quand est-ce que l'un de nous va prendre possession
de tel ou tel palais ? N'est-ce pas trop tôt pour me jeter à
l'eau? Qu'est-ce que je fais de mes pièces oranges restantes si je
deviens propriétaire du palais orange ? En fait les questions se bousculent
et il est difficile d'avoir les réponses, d'agir en servant sa stratégie.
L'un de nous répétait systématiquement à son tour
de jeu : "j'comprends rien... je sais pas ce qu'il faut faire... bah,
de toute façon je m'en fous". Bon, finalement, on ne l'a pas étripé,
ni même bâillonné. Et nous avons été récompensé
car à notre grand étonnement, il a déclaré en
fin de partie : "pas mal ce jeu". Nul doute que les prochaines parties
révéleront des trésors de stratégie que nous avouons
humblement avoir peu maîtrisés.
Medina déclenche sur le web un enthousiasme rarement démenti.
Il faut dire que la boite impressionne avec ses trésors en bois. Curieusement,
il faut du temps pour que tous ces cubes colorés se libèrent
de leur assemblage géométrique au cours du jeu... et finissent
par flatter l'oeil. Le pari esthétique est donc loin d'être aussi
réussi que pour Java, où l'exotisme est là parfaitement
retranscrit. Il aurait sans doute fallut dans Medina quelques arabesques sur
les pièces pour que le thème soit encore plus fort. Il aurait
été bien également que la concordance des couleurs pièces
/ tuiles soit respectée. Mais ne boudons pas notre plaisir avec un
éditeur qui a voulu gâter les sales mômes que nous sommes.
Nous attendons donc avec impatience notre prochaine partie, espérant
être à notre tour totalement envoûtés par cette
cité, qui de poussière redeviendra sous nos doigts un oasis
en plein désert.
Angel
et Damon
attendent de plus amples parties pour s'exprimer