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Nous avons souhaité tester Draco dans sa configuration éthylique. Piètres buveurs, nous avons souffert dans la bonne humeur...et sans tomber dans le coma.
3 joueurs (les plus convaincus après la première partie de Draco) ont profité d'une nouvelle session "mini-Clube" et de la présence de Dom, notre vice-président bien-aimé, et de celle d'un petit nouveau, Julien, pour tester leur réaction face au dernier Blue Games.
Cette fois-ci, nous avions mis les petits plats dans les grands. Ou plutôt
les p'tits verres dans les chopes. Le plus dur aura été de mettre
tout le monde d'accord sur l'alcool qui nous servirait à trinquer à
la gloire de Draco : il était presque 2 heures du mat, un poulet rôti
bien dodu et 4 jeux enchaînés nous avaient déjà
fait mettre genou à terre. Laissant la raison à ceux qui n'ont
pas le choix, nous décidâmes tels les révoltés
du Bounty de n'en faire qu'à notre tête et de jeter notre dévolu
sur quelques bouteilles lilliputiennes de liqueurs diverses. Nous avons donc
rangé les chopes et repris de petits verres à pied. A chaque
toast, nous allions vider difficilement les 3 maigres centilitres de chacune
de ces bouteilles poussiéreuses, en tentant d'honorer celui qu'on finira
par appeler "Draco Minute Soup".
En fait, ce fut un jeu dans le jeu. Sabine, la plus prompte à défendre
Draco qu'elle apprécie vraiment, se mordit vite les doigts (et s'en
brûla presque le gosier) d'avoir voulu finir la soirée avec cette
bande de brigands assoiffés. Car les liqueurs étaient diverses
et pas toujours du meilleur tonneau. Nous étions encore loin de la
descente des bandits de Draco... et chaque fois que la coupe était
replacée au centre des cartes, prête à un nouveau toast,
c'était comme la menace d'un bateau pirate à l'horizon. Nous
aurions aimé prendre nos jambes à notre cou, souquer ferme vers
la terre ferme... mais face à l'adversité, aux quolibets, que
faites vous ? Vous trinquez encore... et puis cul sec !
Et le jeu dans tout ça ? Toujours le même plaisir à choisir
ses personnages en début de partie, le mécanisme du toast est
vraiment une idée qui fonctionne bien (même si vous pouvez passer
la partie sans pouvoir toaster, ce qui est assez rageant), le thème
est simple, sympathique et permet aux joueurs occasionnels de vite prendre
leurs repères... mais même avec de l'alcool, Draco reste prisonnier
des lacunes évoquées dans la première critique. Julien
trouva les formules des cartes action parfois fort alambiquées et les
joueurs de la première partie se plaignirent à nouveau des textes
franchement illisibles. C'est vraiment dommage car cela vous poussera peut-être
à laisser Draco dans un carton, même si vous l'appréciez.
Il est étonnant que Descartes, avec sa culture du jeu, puisse faire
de l'approximatif : un joueur aime le jeu qu'il a acheté parce qu'il
s'amuse avec... et que le matériel lui permet de s'immerger dans un
univers. Quand vous faites des efforts pour lire une carte illisible, vous
n'êtes plus dans la Taverne de Draco. Et le jeu ne vous amuse plus.
Ce soir là, nos deux nouveaux cobayes n'ont malheureusement pas remonté
la moyenne de Draco (5,2 pour 6 votes), prouvant que ce jeu déclenchera
des impressions très divergentes. Dom donna une note très sévère,
lui reprochant une absence totale de stratégie. Mais Draco n'a jamais
prétendu être un jeu de stratégie et on ne peut lui faire
ce procès. C'est juste une question de goût. Il faut juste accepter
le délicat postulat de départ : se laisser guider par le jeu
et non l'inverse. Pour les allergiques au chaos qui veulent absolument essayer
Draco, ne dépassez donc pas les 3 joueurs ! Julien, plus enthousiasmé
ce soir là par Ave César ou le Fantôme de minuit, trouva
peu d'intérêt à convoiter le butin de Draco. Moins rompu
aux jeux de société que les autres participants, c'est peut-être
là que le rendez-vous de Draco est manqué : s'il est incapable
de séduire ou de surprendre des joueurs occasionnels, son avenir commercial
risque fort d'être compromis. Alors on ne peut pas faire une généralité
à partir du jugement d'un seul joueur... et on souhaite vraiment que
Draco trouve son public. Il vous faudra donc toujours faire attention à
votre assemblée, réfléchir à sa place dans une
soirée jeux (début ? fin ?), tout le tintouin quoi... et surtout
donner sa chance à Draco, car il faut soutenir nos auteurs.
Pour l'anecdote, c'est le joueur le plus pauvre qui gagna cette seconde partie. En effet les 2 joueurs les plus riches ayant la même fortune, les deux autres possédant eux aussi la même somme, ce fut le miséreux Julien qui - suivant la règle qui élimine les joueurs aux fortunes équivalentes - fut le grand vainqueur. On vous l'a dit et répété : faut aimer le chaos pour aimer Draco !