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PARTENAIRES PARTICULIERS

Vous serez peut-être de ceux qui découvrirez Kezako au détour d'un rayon, sans savoir que ce petit bonheur a fait bien du chemin avant de redevenir accessible aux joueurs de bon goût.

Édité en 1996 en Allemagne, Wat'n Dat (Bin oui, ils trouvent des noms bizarres outre-rhin) était sur la liste de tous les fureteurs ludiques, prêts à écumer les moindres recoins pour dénicher un exemplaire. Puis vint 2007 et la réédition signée Cocktail Games. Et plein de bonnes nouvelles.

Tout d'abord, nos célèbres fureteurs allaient pouvoir rayer une ligne sur leur liste d'incontournables petites perles. Ensuite, on allait pouvoir enfin prononcer le nom du jeu. Puis, avoir des cartes en français. Enfin : on allait bénéficier d'une édition beaucoup plus compacte.

Car encore aujourd'hui, on peut s'amuser de la présence d'un plateau de jeu dans la version originale, dont la seule véritable utilité était de justifier une plus grosse boite. Sans doute que L'idée - et le format - était de venir chatouiller le champion Pictionary, sur le terrain du jeu d'expression, façon "Keskecé ce truc que j'te fais là!". Mais voilà, le Pictio en 2007, cela fait un peu vieux routier avec un autocollant de Max Meynier toujours sur le pare-brise.

Du coup, pourquoi Kezako irait boxer dans la même catégorie 10 ans plus tard ? Surtout que Kezako, c'est bien plus finaud que la plupart des jeux d'expression et qu'il n'y a pas besoin de savoir dessiner. Ah bon ? Pas besoin de savoir dessiner ? Pourquoi on parle du Pictionary alors ? Parce que Kezako, c'est AUSSI un jeu où on fait deviner des mots avec ses petites mimines. Mais différemment. Et surtout en mieux.

Dans la (petite) boite de Kezako façon susucre à Mamy, on trouve un sablier. "Ah! Ça va être encore la panique cette histoire !". Et puis on trouve aussi des petits bouts de bois. "Hé Ho ! J'ai pas demandé un mécano, moi !". Et puis aussi des billes de verre bleues et rouges, que certains jettent dans des aquariums pour faire croire aux poissons que c'est aussi beau que dans l'océan. Sont cons ces poissons.

Bon, sérieusement, on peut jouer avec ces trucs là ? Bin oui. Plus de papier, plus de crayon : juste des baguettes et des billes pour faire deviner à ses petits camarades des trucs super comme "Pantalon" ou "Capitaine Crochet". Mais le truc qui est drôle, c'est qu'en posant côte-côte des bouts de bois et des billes, notre manchot ressemble parfois plus à ... comment dire… rien ? Oui, exactement, à rien.

Le défi pourrait s'arrêter là. A cette difficulté d'assembler des formes hétéroclites. Mais non. y'a encore plus drôle : on assemble en tandem ! De quoi ?

A chaque tour, 2 joueurs regardent le même mot et posent chacun leur tour une baguette ou une bille pour former ensemble, pièce après pièce, et sans pouvoir communiquer (notez bien ce point important !), une "oeuvre" sensée réveiller l'imagination débordante des autres joueurs qui affirmeront avec vigueur: " C'est un hibou - non, une luge - pfft, n'importe quoi, c'est une banane"...

Le plus drôle est souvent moins ce qui se passe sur la table que la relation entre les deux joueurs chargés de faire deviner le mot. En l'absence de toute possibilité de communication, les deux joueurs naviguent à vue et s'ils ont bien eu connaissance du même mot, ils n'ont pas forcément la même approche pour le faire deviner. Ce pas de 2 d'un bal des débutants permanent, où chacun passe plus de temps sur les pieds de son partenaire, est un régal. Regards hébétés, pièces assemblées au petit bonheur la chance qui - du coup - savonne la planche du partenaire... pour finalement compliquer aussi la tâche de ceux qui doivent deviner. Irrésistible.

Kezako n'est pas qu'un simple jeu de devinette, où on a remplacé le crayon ou le mime par un matériel de jeu un peu curieux. C'est un jeu dont les contraintes vous font accéder à une autre dimension. Qu'attend l'autre de moi ? Pourquoi a-t-il mis cette bille là ? Vous êtes sur le fil en permanence, tentant de capter "l'autre" partie de votre cerveau, malheureusement échappée de votre boite crânienne. Kezako, c'est du double couche : ceux qui font deviner doivent d'abord se comprendre pour espérer se faire comprendre. Et c'est ce qui fait de Kezako un jeu atypique.

Ce qui est formidable, c'est que les joueurs forment à chaque manche, des binômes différents pour faire découvrir le maximum de mots. Ici, il n'y a plus de notion d'équipe cimentée, du premier au dernier tour, avec les traditionnels boulets qui vous condamnent à la défaite. Non, dans Kezako, on joue pour soi et avec tout le monde en même temps. Et ça aussi, c'est un formidable argument pour ne pas passer à côté de cette réédition indispensable.

Pour raison juridique, Kezako devient Kiproko (à noter qu'une extension au jeu de base, avec de nouveaux mots, est à paraître en février 2007)

MAUVAISES ONDES

Le jeu contient 3 niveaux de difficulté, avec des mots plus ou moins faciles à faire deviner : la règle de base propose de mélanger toutes les cartes, sans distinction... ce qui malheureusement amène parfois à défavoriser ceux qui tombent sur un mot difficile, surtout en début de sablier. Il vaut donc mieux jouer avec la variante, proposant une difficulté évolutive tout au long de la partie • Pour ralentir le joueur en tête, il est toujours possible à l'assemblée de faire le maximum d'efforts... pour ne rien découvrir. C'est vicieux, c'est idiot, ça n'arrive pas sauf chez les grands malades. Mais techniquement, cela reste possible • C'était bien sympa cette petite extension dans JSP, comprenant quelques cartes avec des mots "adultes". Mais en ne les distinguant pas d'une autre couleur, il est facile de les oublier dans la boîte avec les autres cartes. Et ce serait bien que la petite cousine de 10 ans ne soit pas confrontée à ce vocabulaire.

 

 

 

 

EXPRESSION
DÉDUCTION