le Clube
A LA DECOUVERTE DE
KRIEG UND FRIEDEN
Les boîtes bien remplies, on adore ça au Clube.
Malgré une boite triste et ratée (est-ce un puzzle, un livre
dart sur les cathédrales?), Krieg und Frieden cache un plateau
circulaire du meilleur effet, des pièces en bois qui - sans faire la
nique à Medina - pèsent dans la balance et des cartes astucieusement
stylisées façon vitrail.
Le jeu en lui-même a des qualités incontestables : un agencement
des phases intelligent calé sur les saisons, un thème très
travaillé et au bout du compte une rapidité d'action qui font
de Krieg und Frieden un challenger sérieux dès qu'il s'agit
de combler une grosse heure de jeu. La première bonne surprise vient
de cette idée forte, imagée, d'un fléau différent
apparaissant à chaque hiver. Au printemps, vous userez alors de vos
cartes actions afin de le résoudre au cours d'un système d'enchères
finaud vous permettant de récupérer votre dernière mise
si vous ne surenchérissez pas... obligeant ainsi vos adversaires à
une défausse conséquente. Vous avez à votre disposition
4 armes plus ou moins efficaces suivant le contexte : le bouclier reste une
pièce maîtresse contre les guerres ou les révoltes...
mais bien peu utile lors de famines, où le blé se révélera
la clé de votre succès. Le centre nerveux de Krieg und Frieden
est bien là, dans cette valeur changeante des cartes et dans leur gestion.
Car il vous faudra penser à les économiser lors des enchères
du printemps si vous souhaitez bâtir, piller où vous protéger
des baronnies adverses au cours de l'été... et ainsi récupérer
à l'automne quelques espèces trébuchantes (sous forme
de nouvelles cartes action).
Il est vrai que vous serez tributaire de vos cartes mais, comme dans Condottière,
il vous faudra sans doute baisser parfois pavillon afin d'être plus
fort le tour suivant. Lors de la première partie, on a cette sensation
désagréable d'une main très pauvre, difficilement renouvelable,
surtout si on est tombé dans le piège d'une première
mise aux enchères coûteuse. Mais le jeu s'avère très
équilibré et chacun pourra sortir son épingle du jeu.
Finalement, nous n'avons été déçu que par cette
cathédrale, centre des convoitises, et dont les designers ont affublés
les deux dernières pièces d'un mauve hors de propos : du coup,
on a du mal à imaginer que cet amas de bois est le fruit du dur labeur
de centaines d'ouvriers pendant des décennies. A noter plusieurs variantes
circulant sur le net, dont un rééquilibrage de la distribution
des points pour la construction de la cathédrale (2,2,2,3,3,4.).
Angel et Damon donneront leur avis quand le jeu aura été testé par plus de membres du Clube