Difficile pour les joueurs, même les plus passionnés, de connaitre ce qui se passe pour les plus jeunes. Alors pour vous aider là aussi dans vos pronostics (on rappelle que le vainqueur repartira avec 10 jeux de poche Coktail games de son choix!!!), voici une présentation forcément non exhaustive de ce qui s'est passé pour nos bambins.
Grande première pour Queen Games qui se lance en 2008 dans l'univers enfant, avec 2 jeux. Enuk (+5 ans) mélange adroitement memory et prise de risque : le joueur peut retourner autant de tuiles animaux qu'il le souhaite mais certains en font fuire d'autres (elles sont alors remises face cachée). Signé Manfred Reindl... et surtout Stefan Dorra (Medina, Seerauber, Land unter…), on imagine fort bien les plus grands se prendre au jeu. Plus ambitieux (et plus cher), Haselnussbande vient marcher sur les platebandes de Hasbro, avec un plateau thermoformé et des animaux moulés. Il s'agit d'envoyer son écureuil chercher de la
nourriture aux 4 coins de la forêt : aimanté, l'animal permet de récupérer au fond des trous la nourriture. Difficile de définir l'interêt ludique d'Haselnussbande sans avoir le jeu en mains car les interrogations sont au rendez-vous : est-ce que la nourriture est invisble au fond des trous ? Est-ce que le jeu utilise la double polarité des aimants ? Cela ne semble pas être le cas mais du coup, où serait l'amusement ? Juste sur le jet de dé qui permet de se rendre dans une zone avec des trous non explorés ? On peut se permettre d'être dubitatif... ou de relativiser puisque le jeu est à partir de 4 ans et que finalement, c'est l'univers qui est important et que les aimants, ça fascine toujours !
Pour ceux qui aiment les beaux jeux en bois, Beloduc est au rendez-vous. Le plus attractif semble Mariposa (+5 ans), un jeu de connexion poétique où les joueurs assemblent des ailes avec le même motif afin de placer ensuite le corps du papillon. Arctica (+ 4 ans) reste dans la catégorie puzzle mais semble - malgré les 4 variantes annoncées - moins prometteur. Quasselbox (on tourne une flêche qui désigne un objet) se veut plus éducatif et axé sur la verbalisation des images.
Die Drei Magier devrait jouer les trouble-fêtes. D'abord avec KakerlakenSalat, basé sur une idée aussi simple que drôle et qui fait fourcher les langues. Jouable à partir de 6 ans, les adultes peuvent également s'y mordre les lèvres car faire passer une salade pour un poivron peut rendre fou. Un petit jeu de poche essentiel qui, on l'espère, sera au moins dans les recommandations. Mäusekarusell (+4 ans) est un memory de plus mais le soin apporté à l'univers et le
mécanisme de déplacement des souris (pour embrouiller notre mémoire) font de ce jeu un prétendant estimable. Funny Domino est un titre bien choisi : sans surprise, il s'agit d'un jeu de domino mais avec des images d'animaux. Bon, jusque là, rien d'extraordinaire. La subtilité, c'est qu' il faut, avant de poser un domino, imiter le second animal (celui qui ne sera pas connecté) pour que les autres joueurs cherchent dans leur pile le domino avec cet animal et ainsi de suite. Enfin, Serendipity est un jeu abstrait de connexion et de mémoire, servi par des règles simples et l'introduction d'un mécanisme plus adulte : seul le groupe de tuiles connectées le plus important rapporte des points. En résumé, chez cet éditeur, il y a du monde au balcon...
Chez Haba, impossible de faire le tour complet du propriétaire car avec une trentaine de nouveautés, on a vite fait de renoncer à faire des enfants pour éviter de choisir les jeux de leur apprentissage ludique. Mais on ne peut passer sous silence notre chouchou : Roberto Fraga, dont on reconnait bien le style et le talent dans Auf die Schätze, fertig, los! (+5 ans) Les enfants devront y enchainer un maximum d'actions commandées par des cartes,sans dépasser le temps imparti. La qualité du jeu réside dans la variété des actions proposées, qui font appel à divers sens. On notera que pour une fois, Mister Fraga ne demande pas de courir aurour de la table ;-) Reste un écueil conséquent pour séduire le Jury : ce jeu est la suite de Dschungelschatz. Il en reprend le concept et certaines actions sont mêmes identiques. Et comme Dschungelschatz a déjà été recommandé en 2007, le dilemme est forcément au rendez-vous.
Kap'n Kück est le énième jeu de pirates édité par Haba dont on pourrait croire que la nouveauté réside uniquement dans le matériel : des bandeaux de pirates pour se cacher un oeil et surtout des longues-vues ! Les matelots doivent mémoriser à travers cet accessoire 8 trésors disposés sur la carte et pouvoir ensuite les citer au Capitaine. Ce jeu de mémoire introduit un mécanisme assez novateur lié à la vue sous contrainte. Die Knoblauch Vampire (+5 ans) est un Heimlich and co pour
enfants, c'est à dire un jeu à identité cachée dans lequel on peut déplacer tous les pions. Besser-Esser apporte sa caution éducative sur le thème "comment bien se nourrir". Pour compenser les "mauvais aliments"piochés, il faut faire des exercices physiques (corde à sauter, etc...). Klatsch, lui, s'attaque aux tables de multiplication avec un traditionnel jeu de rapidité (ici des tapettes à mouches pour attrapper "celle" avec le bon total). Toujours dans la catégorie "on essaie de faire passer la pilule avec le jeu", Buchstabenzwerge fait travailler l'alphabet aux enfants : rien de bien nouveau ! Reste une kyrielle de petits jeux qui ne laissent pas forcément insensibles le jury. Mais on les retrouve plutôt dans les recommandations.
Du côté de Selecta qui a - comme Haba - son passe droit pour figurer en masse dans le Palmarès, le choix est heureusement plus restreint. Pino Sortino apprend dès 3 ans un concept qu'adorent les parents : "chaque chose à sa place". Frutirelli est un jeu de parcours, voire d'obstacles... déplacés par les joueurs : un bon apprentissage de la notion de blocage et de compétition, ceci dès 4 ans : y'a pas d'âge pour enseigner que la vie est une jungle impitoyable! La meilleure chance de Selecta devrait être Coco razzi (+6 ans), une course pour rejoindre le village et vendre ses fruits. On retiendra surtout dans le jeu les deux palmiers qu'on déplace, relié par une tige sur laquelle un singe aimanté glisse pour voler les marchandises dans les paniers.
On ne peut oublier le toujours inventif Zoch. Si Suleika aurait pu faire un formidable Kinderspiel, il faudra faire son choix ailleurs à moins que le Jury ne déjoue le tour de passe-passe de l'éditeur de Niagara qui a augmenté l'âge minimum afin de concourir dans la catégorie supérieure. Il nous reste donc Alles Tomate, un memory aussi joli que formaté et qui ne devrait pas jouer les premiers rôles. Il en sera peut-être autrement pour le turbulent Didi Dotter (+ 5 ans), un jeu avec un drole de matériel : des
moitiés d'oeuf qu'il faut assembler le plus rapidement possible. Une foire d'empoigne avec un peu de mémoire qui fonctionne aussi pour les adultes. Un bon candidat. Fladera-Datsch (+ 5 ans) est également un concurrent sérieux si on accepte le concept scatologique (ce n'est pas la première fois que l'éditeur nous fait le coup !) : une fois encore, c'est un jeu de mémoire, une fois encore c'est aimanté. Ici, il s'agit de ne pas marcher dans le fumier ( en fait des aimants cachés sous les cases cartonnées du parcours et qui viennent se coller sous le personnage. C'est clair que ça va faire rire les enfants.
Chez Amigo, on trouve toujours des petits jeux de cartes sympas, plus ou moins éducatifs. C'est le cas de Wer hat an der Uhrs gedreht (+6 ans) qui demande aux enfants d'établir une chronologie des différentes cartes horloges piochées. Alle meine Farben est un jeu de défausse qui introduit dès 4 ans une notion ambitieuse : ne pas mettre deux fois la même couleur dans une rangée ou une colonne. Troisieme possibilité chez Amigo et pas des moindres puisque signée Knizia : Pingu-Party (+6), un jeu de défausse consistant à construire en commun une pyramide de pingouins, avec une contrainte de pose liée aux couleurs qui vous oblige à parfois passer votre tour. Dino Detektive, conçu par Dominque Ehrhard, est malheureusement annoncé à partir de 8 ans, ce qui le met hors concours, ce qui est bien dommage vu le thème.
Ça regorge de jeux chez Kosmos et là aussi on peut faire son petit marché de pronostics. On retiendra 2 jeux (mais rien ne vous empêche de fureter dans le reste du catalogue) : Fluss der Drachen a la particularité de nécessiter 1 litre d'eau pour former la riviere sur laquelle un bateau à voile se déplace. Quant à Einfach genial Junior, le titre est explicite pour ceux qui connaissent ce jeu de connexion signé Knizia... et nominé en 2004 pour le Spiel des Jahres.
Difficile de ne pas s'interesser chez ravensburger au jeu électronique signé une fois encore Knizia : Wer war's (+ 6 ans) s'annonce comme un véritable Blockbuster. Après les tatonnements electroludoques du Roi Arthur, l'auteur semble avoir trouvé la bonne formule, aussi bien dans l'ambiance (un château avec un méchant magicien) que dans les mécanismes (un jeu d'enquêtes, avec des animaux qui réclament de la nourriture pour donner des indices, des clés pour ouvrir des coffres, des sortilèges, un esprit "jeu de rôle", ...). Avec 3 niveaux de difficulté, les parents vont pouvoir
également se confronter au jeu. Autant dire que Ravensburger tient un atout considérable dans sa poche dans la course au jeu de l'année. Du coup, Billy Biber parait bien fade à côté et si le thème des castors est bien vu, le mécanisme de la pièce qu'on enlève sans faire effondrer l'édifice a été vu 10 000 fois.
Wer War's aura fort à faire avec TKKG : Das Phantom der Nacht (+6 ans) chez Schmidt. On retrouve la petite lampe magique découverte pour la première fois dans Die Schatztauscher, injustement oublié par le Jury. Cette fois-ci, les joueurs incarnent de détectives et la lampe permet de découvrir des traces (comme dans les Experts avec leur lumière bleue !). Mais comme le jeu Ravensburger, ce fantôme de la nuit sera sans doute pénalisé par un âge minimum de 6 ans... alors que le jury n'attribue le Kinderspiel qu'à des jeux labélisés 5 ans et + ( faut ratisser large !). Donc l'espoir de la nomination est légitime. Pour le titre suprême, cela sera très difficile. Il faudra donc peut-être s'interesser plus à Wackelbrücke (le pont branlant) qui lui est bien proposé dans la bonne tranche d'âge : il s'agit d'un jeu de déplacement ou les pilliers d'un pont sont détruits par des dragons et la planche sur laquelle vous vous trouvez risque de basculer... à moins que des chevaliers à l'autre extrémité fasse contrepoids. Un principe sympathique et plutôt novateur.
En vrac, on peut également s'interresser chez Hutter trade aux2 jeux de poche Cocktail Games : La grande parade et Brouhaha, qui peuvent nourrir des espoirs pour les recommandations. Rattlesnake (+ 6 ans) chez Nexus est sans doute le meilleur jeu aimanté de l'année : excellent à 2, plus chaotique à 4, il est tout public et il
est difficile de ne pas être attiré par la forme des oeufs métalliques. Un oubli du jury serait bien triste. Krähenschreck (+ 5 ans) chez Piatnick a de la gueule : un champ de maïs avec un épouvantail que les corbeaux chapardeurs vont essayer de ne pas réveiller. On connait le principe mais le thème est formidable.
Un intéressant jeux de problemes (60 en tout) pour faire travailler la logique des enfants (+ 6 ans) est dispo chez Huch & Friends sous le nom de Zoologic : chaque défi propose de placer les animaux manquants dans un espace établi, en évitant de placer l'un à côté de l'autre des animaux incompatibles (chats et chiens par exemple). Fundomino est un jeu de domino aux
formes attractives (et imposant parfois des contraintes de pose) dont certains symboles nécessitent de réaliser des actions (rejouer, obliger le joueur suivant à piocher un domino,...) ; en gros, la fusion entre les dominos et le Uno. Triovision est un jeu de logique et de rapidité qui ressemble fortement à Carroussel, sauf que ce dernier a au moins un thème et tient dans une toute petite boite. Donc à choisir...
Voilà. Vous y voyez (peut-être) un peu mieux désormais. A vous de jouer. Attention : fin des pronostics samedi 24 à minuit !
Supercloclo | MAI 2008