Exclusif : le Clube se fait la Belle

A l’occasion de la sortie d "Une vie de chien", Eurogames avait loué la niche royale d’un grand hôtel parichien afin d’assurer la promotion du jeu de Christophe Boelinger. Nous avons pu nous entretenir à cette occasion avec Belle, la seule interprète féminine de cette meute de cabots, amateurs pour la plupart, et dont la participation à ce jeu fut une première expérience convaincante. Malgré cette soudaine célébrité, Belle a su garder sa simplicité et c'est d'un grand coup de langue rapeux qu'elle nous accueillit, alors qu'elle s'apprétait à prendre une collation.

Belle : Vous désirez boire quelque chose ?
Le Clube : Oui, un café, ce serait parfait.
Belle : 1 ou 2 susucres ?
Le Clube : Euh … 1 seul s’il vous plaît
Belle : Et bien je vous écoute messieurs …
Le Clube : Belle, merci tout d’abord de nous recevoir dans cette niche prestigieuse. Cela doit vous changer de votre quotidien ?
Belle : Vous savez, avant de connaître l’enfer de la rue, j’étais un " chienchien à sa mémère" (jappements). Le luxe, les colliers, l’écuelle à mon nom… j’ai fréquenté vraiment le grand monde. Alors tout ceci ne m’impressionne guère.
Le Clube : Mais la rue, c’est fini aujourd’hui. Vous êtes célèbre et vous devez recevoir de nombreuses propositions.
Belle : Oui, c’est vrai. On me demande de lire de nombreuses béta-règles. Mais je n’ai pas envie de dire oui au premier jeu venu. Je fonctionne pas mal au flair et pour l'instant, les premiers projets que j'ai reçus, je les sens pas vraiment. Tout s'est précipité récemment et j'ai vraiment envie de choisir à museau reposé. Il est hors de question que je cours derrière la première voiture avec des casseroles accrochées au pot d'échappement
Le Clube : Revenons à "une vie de chien". Votre rôle est sans doute le plus difficile de la meute ?
Belle : Oui, Christophe Boelinger tenait à ce que cela soit très réaliste. Il a su me convaincre même si pour les poubelles je n’ai pas cédé
Le Clube : Caprice de star ?
Belle : Pas du tout ! Il me semblait que passer ma vie dans les poubelles ne correspondait pas à mon personnage. Nous en avons discuté avec Christophe et il a convenu que le jeu n'en serait que meilleur.
Le Clube : Vous êtes cependant un chien assez fantasque. On dit par exemple que vous ne vous séparez jamais d’un maître chien et d’un diétetichien...
Belle : Je vais vous dire, quand vous arrivez sur le plateau de jeu, il faut être professionnel jusqu’au bout des griffes. Il y a des joueurs qui attendent beaucoup de vous alors si vous n’êtes pas bien préparée physiquement et moralement, vous allez leur faire perdre beaucoup d'os. Il faut bien que les chiens qui rêvent de faire ce metier comprennent que ça ne va pas leur tomber tout cru dans l'écuelle! Le travail commence bien avant le plateau de jeu. Et avec mon maître-chien, on répète 2 à 3 heures par jour les bases techniques.
Le Clube : Les bases techniques ?
Belle : Oui, les "donne la papatte", "coucouche panier", "au pied". et autres fondamentaux Pour "une vie de chien", on a fait par exemple des sessions exclusivement avec "va chercher !". Éreintant mais essentiel pour la réussite du jeu.
Le Clube : Comment cela s’est passé avec les autres chiens ? Pas trop difficile d’être seule au milieu de tous ces mâles ?
Belle : Certes, ils sont un peu cabot… mais moi j’adore être chienne (jappements). Et puis vous savez, vous faire renifler par 5 chiens, c’est toujours flatteur.
Le Clube : A ce propos, on vous prête une relation avec Vagabond.
Belle : Les joueurs parlent sans savoir. Avec Vagabond, on s’entend effectivement très bien sur le plateau mais cela s’arrête là. Et puis vous savez, je n’aimerais pas me réveiller un matin dans sa niche et qu’il me dise « t’es vraiment la poubelle de toutes » (jappements).
Le Clube : On vous a quand même photographiés ensemble chez Luigi...
Belle : Vous faites allusion à la couverture de "30 millions d'amis" ? Sachez que nous avons porté plainte et qu'une seule boucherie ne suffira pas à payer le dédommagement demandé.
Le Clube : D'accord. Mais le diner Italien chez Luigi ?
Belle : Alors vous les journalistes, on vous jette un os et vous ne le lâchez pas! Je crains malheureusement de vous décevoir. En fait, pendant une partie à 6 joueurs, on s'ennuyait ferme avec Vagabond. On a commencé à parler cinoche et bien sûr, on a évoqué le diner mythique de Lady et du Clochard chez Tony. On a eu l'idée d' aller chez Luigi, en face du kiosque, pour ce faire un délire. Mais c'était un peu raté car Luigi ne fait que des pizzas... alors pour l'érotisme façon spaggettis bolognèse, vous repasserez!
Le Clube : Avouez que vous êtes quand même une séductrice...
Belle : Séductrice ne veut pas dire "kiki-couche-toi-là". Je suis né avec le poil soyeux, j’en joue mais c’est tout. Il ne faut pas oublier que c’est mon gagne-canigou malgré tout . On s’imagine, sous prétexte que j’ai un petit noeud dans les frisettes, que j’en ai un gros dans le ciboulot. C’est facile de juger sur les apparences et de se faire traiter de truffe uniquement parce qu’on est shampouinée et parfumée.
Le Clube : Changeons de sujet si vous le voulez bien, Belle. Je sais que vous n’aimez pas en parler mais vous avez, je crois, créé une fondation…
Belle : On dit n'importe quoi et après on s'étonne que je grogne! Non, cette fondation existait déjà sans moi. Ils ont juste pensé qu’une ambassadrice pouvait les aider dans leur travail. Alors ils m’ont contactée.
Le Clube : En quoi consiste réellement votre mission ?
Belle : Je fais essentiellement des visites dans les fourrières pour apporter un peu de réconfort aux détenus. Vous savez, les conditions là-bas sont vraiment précaires. La fondation se bat pour que les choses changent, que les chiens ne soient plus maltraités et qu’ils soient nourris convenablement. Cela avance. Lentement, mais cela avance.
Le Clube : Je vous laisse le mot de la fin ?
Belle : Justement ! Je n’aime pas qu’on me laisse...