INDUSTRIA
Editeur: Queen Games
Auteur : Michael Schacht
Nombre de joueurs: de 3 à 4
10 votes
Industria se propose de vous faire revivre l'épopée industrielle
à travers cinq âges. Le matériel très agréable
et les règles vraiment simples rendent ce jeu d'enchères attirant
et accessible.
Mais que l'on ne s'y trompe pas ! Industria est un jeu tactique vous plaçant
en permanence devant des choix cornéliens durant les enchères
et la phase de pose: tenter une vente au risque de conserver la tuile et de
passer la main, assurer son coup et ne pas avoir de revenus, choisir une tuile
pour bloquer un adversaire ou compléter une série ou encore
obtenir des matières premières. Il vous faut également
réfléchir à vos investissements (monopole sur des matières
premières, tuiles bourse et banque réduisant les coûts
de construction) et correctement juger le rapport points de victoire - coût
des constructions et technologies, sans perdre de vue les liaisons entre les
différentes usines et technologies: beaucoup de points de victoire
y sont associés.
Acquérir des tuiles est une chose mais il faut aussi les poser et surtout
au bon moment. Une usine ne rapporte des points de victoire que posée
durant son âge industriel. Au changement d'âge les technologies,
elles, deviennent obsolètes: les tuiles non posées sont défaussées.
Privilégier l'acquisition peut conduire à la banqueroute des
points de victoire et à des échecs commerciaux.
Pour tout cela il faut des ressources. L'argent est l'élément
central et régulateur du jeu. On en manque cruellement en permanence.
Une grande trésorerie est même ici mauvais signe. Il faut penser
à ses revenus (chaotiques) en obtenant des usines produisant des matières
premières rapidement nécessaires aux autres entrepreneurs.
Industria
est un jeu passionnant, équilibré et aux mécanismes bien
huilés. Ajoutons que les tours sont rapides et sans temps mort, ce
qui n'est pas commun. Enfin Industria sait se faire apprécier de ceux
que les enchères rebutent en général.
Une belle réussite à classer près de Müll+Money.
Une question demeure cependant: pourquoi diable à trois joueurs ne
joue t-on pas le dernier âge ?
Toy 1 partie 8/10
LA GAZETTE DU BRUNCH N°9