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DE LA SUITE DANS LES IDEES

S'il faut ressortir en 2004 un jeu de cartes simple et addictif comme a pu l'être Coloretto l'année dernière, ne cherchez plus : No Merci (Geschenkt en V.O) a mis KO la concurrence haut la main ! Le postulat de départ pouvait cependant faire sourire : on retourne une carte de la pioche affichant une valeur comprise entre 3 et 35 et si on ne veut pas la prendre (le chiffre équivaut à des points de pénalité), on pose à son tour l'un de ses jetons sur cette carte. : "désolé les gars, moi j'en veux pas de celle-ci". Bon, ça ne donne pas forcément envie comme ça et pourtant....

Avec seulement 11 jetons dans votre petite mimine, il vous faudra rapidement admettre que vous ne pourrez pas passer votre tour indéfiniment et que certaines cartes seront pour votre pomme ! Alors il s'agit de prendre en main votre destin, voire de le provoquer. Car à tout malheur on trouve son lot de consolation : si vous décidez de récupérer une carte - et donc les points de pénalités affichés sur celle -ci - les jetons s'y trouvant pourront retrouver la chaleur moite de votre main. Et vous voilà prêt à passer quelques tours supplémentaires sans vous mettre trop la pression...

Récupérer des jetons, oui... mais à quel prix ? Combien êtes-vous prêt à payer pour récupérer ces fameux jetons car certaines cartes font peur dès qu'elles affichent une trentaine bien sonnée. Il s'agit donc d'être armé au bon moment... à moins d'avoir une autre tactique, aussi excitante que risquée : faire cracher au bassinet ses petits camarades ! Pour mieux vous expliquer cette approche, il est important de préciser LE premier point de règle de No Merci : on ne compte que la plus faible valeur d'une suite. C'est à dire que si vous récupérez les cartes 34,33 et 32, vous n'aurez pas 99 points de pénalité mais seulement ... 32 ! Et comme vous aurez par ailleurs récupéré quelques jetons de vos adversaires, l'opération peut se révéler juteuse : en effet, à la fin de la manche, chaque jeton vous enlèvera un point de pénalité.

Si on s'arrêtait là, le jeu aurait bien peu d'intérêt. Alors pour basculer dans une vraie dimension ludique, il faut en début de manche écarter à l'aveugle 9 cartes de la pioche. Et voilà, vous avez tout compris : il y a des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous... de quoi laisser des cartes isolées ou encore limiter les suites des uns et des autres.

Du coup, on comprend mieux pourquoi les joueurs ne se jettent pas sur la première grosse carte qui est révélée : qui peut garantir que ses grandes soeurs sont aussi de sortie ? Alors on laisse mijoter, on passe un tour, puis un second... les jetons s'amoncellent, chacun calcule le coût réel de la carte (sa valeur, moins les jetons s'y trouvant) jusqu'à ce que le plus gourmand craque et s'empare de la carte, ensevelie sous les jetons. Généralement, on entend autour de la table : "si tu ne la prenais pas, je la prenais !". Mais voilà, mon gars, tu t'es fais grillé. La gourmandise est un vilain défaut, tu le sais bien !

Vous voilà donc avec votre grosse carte devant vous. Certes, votre main déborde de jetons mais vous les égrenez désormais comme un chapelet, priant que votre coup de poker soit payant. Et quand vous avez investi par exemple sur la carte 33 et que le 34 sort, c'est un grand moment de bonheur : vous savez qu'elle va récolter quelques offrandes ! Mais c'est oublier un peu vite 2 éléments un peu perturbateurs : la pénurie de jetons d'un adversaire, contraint de prendre la carte, et une tendance générale à vouloir savonner la planche de son voisin. Car cette fameuse carte 34, là, avec ses quelques jetons,; cela peut faire l'affaire d'un autre joueur si la carte 35 sort par la suite. Alors, vous pensez toujours que le jeu manque de subtilité ?

L'autre tactique à risque, c'est le tiroir : 2 cartes de valeur proches, par exemple 17 et 19, que vous prenez en espérant que la carte 18 ne fasse pas sa timide des grands soirs. Personne ne viendrait alors vous la prendre puisqu'il est impossible d'envisager une suite. Mais attention encore à la pénurie de jetons... et à ceux qui ont décidé que vous feriez une trop belle affaire. Oui, No Merci est parfois un jeu d'enfoirés, où ne se retrouvent autour de la table que des kamikazes prêts à se sacrifier pour le plaisir de faire plonger l'autre.

Voilà comment avec une trentaine de cartes et quelques jetons on rend accro n'importe quel joueur un peu porté sur la prise de risque. Le jeu de mister Gimmler s'explique en 1 minute, il est jouable avec les enfants, il tient dans la poche, il est pas cher... il est vite rentabilisé. Sérieusement, vous voulez quoi d'autre ? Aussi sympa qu'indispensable, à 3 comme à 5 joueurs, il est à parier qu'il sera souvent à portée de main. Et quand le jeu prend sa vraie dimension de défi, où chacun provoque l'autre, c'est un régal : "Tu vas pas la jouer petit bras quand même ? Fais lui faire encore un tour à cette carte qui te fait une si belle suite : c'est promis, on n'y touche pas, on va juste mettre nos petits jetons dessus !". Rappelez-vous : No Merci est parfois un jeu d'enfoirés.

TOMBÉ DANS LE TROU

Le problème, c'est que tout réside dans les 9 cartes écartées. Soit vous misez sur le bon cheval, soit... vous assistez impuissant à votre lente agonie • Vous voulez jouez à No Merci? Faites comme certains petits malins ;-) et recyclez votre 6 nimmt • Et si vous n'avez pas 6 nimmt, vous devez bien avoir au fond d'un tiroir un jeu de cartes incomplet à qui vous pouvez offrir une seconde jeunesse à l'aide d' un gros marqueur ? • Le grand frisson de No Merci, c'est de parier sur les grosses cartes. Le premier à investir cette zone à risque condamne les autres à jouer sur des valeurs inférieures, de celles qui vous font passer pour un joueur de faible envergure. Si vous avez la carrure d'un flambeur et qu'on ne vous laisse jamais monter sur la grande roue, la dépression n'est pas loin.

 

 

 

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